Tous les jours, Maman venait régulièrement vérifier la progression de la maturité des grenades. Elle évoquait avec moi la salade de fruit qu’elle en ferait dans un sirop de vin sucré, qui serait mis à rafraîchir de longues heures. Elle égrenait le nom des participants. d’un prochain repas dominical qui se régaleraient de ce dessert. Elle concluait toujours cette visite aux grenades par des appréciations sur le plaisir que prendrait tel oncle ou tel cousin à cette salade de fruits qu’elle qualifiait volontiers de miraculeuse, tant ces grenades étaient énormes.
Hélas, la salade de fruits ne vit jamais le jour. J’étais à l’époque très préoccupé de la position sociale qu’occupaient mes parents dans le village. Lorsque je me rendais chez des camarades d’école, j’étais souvent embarrassé de voir la magnificence des goûters que leurs parents pouvaient organiser. Je me sentais redevable de quelque chose en arrivant souvent les mains vides ou avec des contributions que je n’estimais pas à la hauteur de ce que les autres pouvaient apporter.
Ce sentiment était tellement fort, qu’oubliant les promesses des grenades à ma mère lorsqu’elle venait rendre sa visite quotidienne, je décidais, un jeudi après midi, de les dérober sur l’arbre pour les apporter un goûter auquel j’étais invité.
Elles étaient placés sur mon ventre, sous mon petit blouson de suédine marron, les mains dans les poches raglans j’écartais les bras pour donner plus de consistance à ma silhouette et ainsi soutenir les fruits que j’avais retirés à la communauté familiale.
Les premiers mètres en descendant la rue je me sentais très fier de moi, imaginant l’effet que produirait, sur les invités du goûter, le cadeau généreux de deux énormes grenades.
Cette fois je vengerais aisément toutes ces fois où ma contribution était apparue plus que mince aux yeux des autres.
Hélas, la salade de fruits ne vit jamais le jour. J’étais à l’époque très préoccupé de la position sociale qu’occupaient mes parents dans le village. Lorsque je me rendais chez des camarades d’école, j’étais souvent embarrassé de voir la magnificence des goûters que leurs parents pouvaient organiser. Je me sentais redevable de quelque chose en arrivant souvent les mains vides ou avec des contributions que je n’estimais pas à la hauteur de ce que les autres pouvaient apporter.
Ce sentiment était tellement fort, qu’oubliant les promesses des grenades à ma mère lorsqu’elle venait rendre sa visite quotidienne, je décidais, un jeudi après midi, de les dérober sur l’arbre pour les apporter un goûter auquel j’étais invité.
Elles étaient placés sur mon ventre, sous mon petit blouson de suédine marron, les mains dans les poches raglans j’écartais les bras pour donner plus de consistance à ma silhouette et ainsi soutenir les fruits que j’avais retirés à la communauté familiale.
Les premiers mètres en descendant la rue je me sentais très fier de moi, imaginant l’effet que produirait, sur les invités du goûter, le cadeau généreux de deux énormes grenades.
Cette fois je vengerais aisément toutes ces fois où ma contribution était apparue plus que mince aux yeux des autres.
Tous les jours, Maman venait régulièrement vérifier la progression de la maturité des grenades. Elle évoquait avec moi la salade de fruit qu’elle en ferait dans un sirop de vin sucré, qui serait mis à rafraîchir de longues heures. Elle égrenait le nom des participants. d’un prochain repas dominical qui se régaleraient de ce dessert. Elle concluait toujours cette visite aux grenades par des appréciations sur le plaisir que prendrait tel oncle ou tel cousin à cette salade de fruits qu’elle qualifiait volontiers de miraculeuse, tant ces grenades étaient énormes.
Hélas, la salade de fruits ne vit jamais le jour. J’étais à l’époque très préoccupé de la position sociale qu’occupaient mes parents dans le village. Lorsque je me rendais chez des camarades d’école, j’étais souvent embarrassé de voir la magnificence des goûters que leurs parents pouvaient organiser. Je me sentais redevable de quelque chose en arrivant souvent les mains vides ou avec des contributions que je n’estimais pas à la hauteur de ce que les autres pouvaient apporter.
Ce sentiment était tellement fort, qu’oubliant les promesses des grenades à ma mère lorsqu’elle venait rendre sa visite quotidienne, je décidais, un jeudi après midi, de les dérober sur l’arbre pour les apporter comme signe de ma à un goûter auquel j’étais invité.
Elles étaient placés sur mon ventre, sous mon petit blouson de suédine marron, les mains dans les poches raglans j’écartais les bras pour donner plus de consistance à ma silhouette et ainsi soutenir les fruits que j’avais retirés à la communauté familiale.
Les premiers mètres en descendant la rue je me sentais très fier de moi, imaginant l’effet que produirait, sur les invités du goûter, le cadeau généreux de deux énormes grenades.
Cette fois je vengerais aisément toutes ces fois où ma contribution était apparue plus que mince aux yeux des autres.
Tout cela était lumineux, malgré le côté sombre de l’origine du cadeau. Ce côté sombre obscurcissait ma progression vers la moment de mon triomphe. Ma mère allait faire sa visite le lendemain matin, et la disparition des grenades sur l'arbre aux branches désormais libérées de leur poids lui sauterait aux yeux dès qu’elle entrerait dans le jardin. L’image de l’arbre redressé symbole de mon larcin, la surprise sur le visage de ma mère, son air interrogatif puis déçu, les rapides déductions qu’elle ferait sur la disparition des fruits, tout concourrait à me faire renoncer à cette folle entreprise. Mais il était, trop tard, nous étions jeudi et la salade de fruits devait être prête pour dimanche. Rapidement je décidais de retourner à la maison pour avouer le vol des grenades. Une fois dans le couloir, le courage m’abandonna, il fallait trouver une autre solution pensais je. Je courais vers le jardin pour constater que le grenadier se tenait droit sans sa charge naturelle. La solution ne consistait elle pas à remettre les fruits sur l’arbre aux mêmes endroits dont ils étaient partis ? Heureusement personne n’était dans la cour, ni par miracle dans la maison. La machine à coudre attira mon regard dans le bureau, j’y étais, il me suffisait de recoudre habilement les grenades sur l’arbre pour donner le change. Fébrilement je me livrais à cette curieuse opération sans imaginer, sur le moment, que sans le line naturel qui les reliaient à l’arbre les fruits flétriraient et ne donneraient pas le change longtemps. Je ne résonnais plus, je fis du mieux que je pus une ligature habile que je masquais minutieusement par des feuilles dont les brindilles qui les supportaient s’enroulaient autour du fil blanc.
Il faut dire e qu’en matière de fruits volés, nous avions une tradition fraternelle très éprouvée. A quelques temps de l’épisode des grenades, j’avais été entraîné par mon frère aîné Jean dans l’aventure de la pêche volée. Le pêcher du jardin avait donné cet été là des fruits d’une taille anormale, et un après midi que nous étions seuls à la maison Jean m’avait enseigné comment dérober un fruit sans attirer l’attention et surtout sans laisser d’indices qui permettraient de remonter jusqu’aux voleurs.
Dans le tiroir de la cuisine il avait longuement disserté sur le choix du couteau, l’arme du crime disait il. Devant l’arbre, il avait soigneusement soulevé le fruits et expliqué à quel endroit il fallait faire un coupe franche de façon à ce qu’elle apparut le plus naturelle possible. Nous étions parti ensuite dans le coin du mur entre la buanderie et la marabout, là où la terre était légèrement sableuse. Après avoir goulûment mangé la grosse pêche, nous avions recouvert les traces de jus sur le sol puis dans la cuisine lavé et essuyé le couteau pour le replacer exactement au même endroit dans le tiroir de la table. Nous avions ensuite enterré le noyau au pied du marabout dans la terre meuble derrière le pied de l’arbre.
Satisfaits de nous, nous avions ensuite juré que même sous la contrainte nous n’avouerions jamais notre forfait.
L’affaire de la pêche avait provoqué quelques remous familiaux, mais nous ne fûmes jamais inquiétés.
L’affaire des grenades ne se solderait pas de la même façon. Ma mère avait décidé d’en rire, mais la publicité qu’elle avait donné à mon geste en insistant sur la bêtise de la solution que j’avais imaginé avaient été la plus belle des punitions. Pour autant mes frères et moi ne renoncions jamais à mettre au point des coups fumants sans penser aux réactions qu’ils provoqueraient chez nos parents.
Hélas, la salade de fruits ne vit jamais le jour. J’étais à l’époque très préoccupé de la position sociale qu’occupaient mes parents dans le village. Lorsque je me rendais chez des camarades d’école, j’étais souvent embarrassé de voir la magnificence des goûters que leurs parents pouvaient organiser. Je me sentais redevable de quelque chose en arrivant souvent les mains vides ou avec des contributions que je n’estimais pas à la hauteur de ce que les autres pouvaient apporter.
Ce sentiment était tellement fort, qu’oubliant les promesses des grenades à ma mère lorsqu’elle venait rendre sa visite quotidienne, je décidais, un jeudi après midi, de les dérober sur l’arbre pour les apporter comme signe de ma à un goûter auquel j’étais invité.
Elles étaient placés sur mon ventre, sous mon petit blouson de suédine marron, les mains dans les poches raglans j’écartais les bras pour donner plus de consistance à ma silhouette et ainsi soutenir les fruits que j’avais retirés à la communauté familiale.
Les premiers mètres en descendant la rue je me sentais très fier de moi, imaginant l’effet que produirait, sur les invités du goûter, le cadeau généreux de deux énormes grenades.
Cette fois je vengerais aisément toutes ces fois où ma contribution était apparue plus que mince aux yeux des autres.
Tout cela était lumineux, malgré le côté sombre de l’origine du cadeau. Ce côté sombre obscurcissait ma progression vers la moment de mon triomphe. Ma mère allait faire sa visite le lendemain matin, et la disparition des grenades sur l'arbre aux branches désormais libérées de leur poids lui sauterait aux yeux dès qu’elle entrerait dans le jardin. L’image de l’arbre redressé symbole de mon larcin, la surprise sur le visage de ma mère, son air interrogatif puis déçu, les rapides déductions qu’elle ferait sur la disparition des fruits, tout concourrait à me faire renoncer à cette folle entreprise. Mais il était, trop tard, nous étions jeudi et la salade de fruits devait être prête pour dimanche. Rapidement je décidais de retourner à la maison pour avouer le vol des grenades. Une fois dans le couloir, le courage m’abandonna, il fallait trouver une autre solution pensais je. Je courais vers le jardin pour constater que le grenadier se tenait droit sans sa charge naturelle. La solution ne consistait elle pas à remettre les fruits sur l’arbre aux mêmes endroits dont ils étaient partis ? Heureusement personne n’était dans la cour, ni par miracle dans la maison. La machine à coudre attira mon regard dans le bureau, j’y étais, il me suffisait de recoudre habilement les grenades sur l’arbre pour donner le change. Fébrilement je me livrais à cette curieuse opération sans imaginer, sur le moment, que sans le line naturel qui les reliaient à l’arbre les fruits flétriraient et ne donneraient pas le change longtemps. Je ne résonnais plus, je fis du mieux que je pus une ligature habile que je masquais minutieusement par des feuilles dont les brindilles qui les supportaient s’enroulaient autour du fil blanc.
Il faut dire e qu’en matière de fruits volés, nous avions une tradition fraternelle très éprouvée. A quelques temps de l’épisode des grenades, j’avais été entraîné par mon frère aîné Jean dans l’aventure de la pêche volée. Le pêcher du jardin avait donné cet été là des fruits d’une taille anormale, et un après midi que nous étions seuls à la maison Jean m’avait enseigné comment dérober un fruit sans attirer l’attention et surtout sans laisser d’indices qui permettraient de remonter jusqu’aux voleurs.
Dans le tiroir de la cuisine il avait longuement disserté sur le choix du couteau, l’arme du crime disait il. Devant l’arbre, il avait soigneusement soulevé le fruits et expliqué à quel endroit il fallait faire un coupe franche de façon à ce qu’elle apparut le plus naturelle possible. Nous étions parti ensuite dans le coin du mur entre la buanderie et la marabout, là où la terre était légèrement sableuse. Après avoir goulûment mangé la grosse pêche, nous avions recouvert les traces de jus sur le sol puis dans la cuisine lavé et essuyé le couteau pour le replacer exactement au même endroit dans le tiroir de la table. Nous avions ensuite enterré le noyau au pied du marabout dans la terre meuble derrière le pied de l’arbre.
Satisfaits de nous, nous avions ensuite juré que même sous la contrainte nous n’avouerions jamais notre forfait.
L’affaire de la pêche avait provoqué quelques remous familiaux, mais nous ne fûmes jamais inquiétés.
L’affaire des grenades ne se solderait pas de la même façon. Ma mère avait décidé d’en rire, mais la publicité qu’elle avait donné à mon geste en insistant sur la bêtise de la solution que j’avais imaginé avaient été la plus belle des punitions. Pour autant mes frères et moi ne renoncions jamais à mettre au point des coups fumants sans penser aux réactions qu’ils provoqueraient chez nos parents.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire