samedi, avril 08, 2006

LA MACHINE ERKA

Je cherchais qui se trouvait dans la maison, Ma mère toujours présente dans l’une ou l’autre des pièces, souvent dans le bureau où se tenait sa machine à coudre, ou Ouafya notre bonne algérienne m’accueillait généralement.

Mes arrivées dans la maison étaient toujours tonitruantes, je voulais signaler ma présence en criant
- Maman ! Maman !

Une fin d’après midi, qu’elle se tenait dans l’une des chambres dont les fenêtres donnaient sur la treille, s’escrimant à faire fonctionner la machine à tricoter ERKA que sa sœur lui avait laissée à son départ de France.
Mes cris enthousiastes avaient provoqué une telle inquiétude, qu’elle avait planté là, les poids qui tendaient le tricot en cours, et les diminutions qui devaient donner au raglan qu’elle fabriquait cette courbe élégante sur les épaules.
En se précipitant vers moi, elle avait constaté que j’étais bien portant et que rien dans mes hurlements ne laissait présager l’annonce d’une catastrophe.
Déçu de la façon dont elle accueillait mes initiatives dont j’avais longuement préparé les effets sur le chemin de l’école, je me réfugiais dans la cuisine.
J’y retrouvais la sérénité propice aux réflexions qui traversaient mon jeune cerveau dont je découvrais les innombrables possibilités.

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