samedi, avril 08, 2006

LA GROSSE PECHE VOLEE

Il faut dire e qu’en matière de fruits volés, nous avions une tradition fraternelle très éprouvée. A quelques temps de l’épisode des grenades, j’avais été entraîné par mon frère aîné Jean dans l’aventure de la pêche volée. Le pêcher du jardin avait donné cet été là des fruits d’une taille anormale, et un après midi que nous étions seuls à la maison Jean m’avait enseigné comment dérober un fruit sans attirer l’attention et surtout sans laisser d’indices qui permettraient de remonter jusqu’aux voleurs.
Dans le tiroir de la cuisine il avait longuement disserté sur le choix du couteau, l’arme du crime disait il. Devant l’arbre, il avait soigneusement soulevé le fruits et expliqué à quel endroit il fallait faire un coupe franche de façon à ce qu’elle apparut le plus naturelle possible. Nous étions parti ensuite dans le coin du mur entre la buanderie et la marabout, là où la terre était légèrement sableuse. Après avoir goulûment mangé la grosse pêche, nous avions recouvert les traces de jus sur le sol puis dans la cuisine lavé et essuyé le couteau pour le replacer exactement au même endroit dans le tiroir de la table. Nous avions ensuite enterré le noyau au pied du marabout dans la terre meuble derrière le pied de l’arbre.
Satisfaits de nous, nous avions ensuite juré que même sous la contrainte nous n’avouerions jamais notre forfait.
L’affaire de la pêche avait provoqué quelques remous familiaux, mais nous ne fûmes jamais inquiétés.

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