samedi, avril 08, 2006

LES DOUTES DE L'ADJUDANT SAN JUAN

C’est dans cette ambiance tendue, qu’un dimanche après midi où nous étions seuls Tcha Tche, mon cousin Christian et moi que l’armée et la gendarmerie nous questionnèrent sur les agissements de nos voisins algériens d’en face, les D….
Soupçonnés de sympathie avec le FLN, cette famille avait fait l’objet d’une perquisition qui avait permis de découvrir une cache d’armes.
Cette découverte avait été l’occasion d’une passe d’armes entre la brigadier S J et le jeune officier qui commandait le détachement militaire chargé de l’opération.
La colère du militaire avait été à son comble lorsque Tcha Tche précisa que, plusieurs fois déjà, la gendarmerie du village avait été alertée des choses bizarres qui se passaient la nuit dans la maison D.Mathilde avait attiré l’attention de Maman sur l’existence d’un signal qui devait, selon toute vraisemblance, signaler à des personnes de l’extérieur que la voie était libre et qu’elles pouvaient traverser le village dans le lit de l’Oued.
Un panier apparaissait suspendu à une fenêtre selon un rythme régulier, et sa présence coïncidait le plus souvent avec des faits qui s’étaient déroulées dans la nuit et que nous commentions le lendemain.
En général, on entendait les mouvements furtifs de groupes de personnes se déplaçant dans le lit de l’Oued que nous percevions dans la nuit malgré les précautions prises pour étouffer les bruits de leur passage.
La neutralité, chère à mes grands-parents et mes parents, montrait ses limites dans de telles situations.
Cet après midi là, nous apparaissions aux yeux de la communauté musulmane comme des français, devisant sur le trottoir devant leur maison, avec des gendarmes et des militaires, sur l’arrestation d’une famille dissimulant des armes, accusée d’accueillir ou d’aider des combattants du FLN.

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